Partie 1
On considère que la période classique débute après la mort de J.S. Bach (1685 – 1750), donc à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Mais en réalité, la jonction ne s’est pas faite du jour au lendemain. Une phase pré-classique dure quelques années, plusieurs courants coexistent comme le style galant, rococo, Empfindsamkeit, Sturm and Drang. C’est véritablement vers 1780 que la période classique est à son apogée. C’est à la mort de Beethoven en 1827 que la période classique s’arrête, pourtant la période romantique a déjà débuté.
Le style galant
C’est un style, un état d’esprit, une façon d’écrire. On le retrouve dans la musique pour clavecin et la musique d’ensemble. Il contraste avec le baroque tardif (savant, élaboré), c’est une écriture plus simple avec une mélodie dominante, un accompagnement léger, des formes faciles.
Empfindsamkeit ou style sensible
Ce style privilégie l’expression du sentiment personnel, les contrastes expressifs, les brusques changements d’humeur visant à toucher les auditeurs. Il se développe en Angleterre et en Allemagne parallèlement au courant littéraire des années 1740-1780. En musique il est surtout représenté par Carl Philipp Emmanuel Bach.
Sturm and Drang ou tempête et passion
C’est d’abord un mouvement littéraire allemand, il prône la supériorité des passions sur la raison, c’est une petite dose de romantisme avant l’heure. En musique, il en va de même, on retrouve une utilisation fréquente du mode mineur, une palette de sons et d’effets variés, l’utilisation du contrepoint pour appuyer l’expressivité.
Le XVIIIe siècle c’est l’époque des lumières, une nouvelle ère intellectuelle. Les valeurs telles que la liberté, la dignité, le bonheur sont au centre de cette nouvelle conception philosophique, l’idée étant de combattre l’ignorance par la diffusion du savoir. Ce mouvement apparaît dans un contexte particulier : montée en puissance de la bourgeoisie, des progrès dans différents secteurs comme l’organisation de la production, des communications mais surtout des sciences. Tout repose sur une forte croyance dans le progrès de l’humanité.
Nous devons à cette période :
– la déclaration des droits de l’homme
– l’abolition du servage
– l’apparition de la tolérance religieuse
Diderot et Alembert publient une véritable concentration des connaissances humaines dans leur Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers entre 1751 et 1772. Plusieurs articles font d’ailleurs référence à la musique, ils sont principalement rédigés par Jean-Jacques Rousseau.
Une vie musicale bourgeoise se développe en parallèle des églises et des cours. On la retrouve dans des maisons, salons, cafés, salles de spectacles… Grâce à l’émergence de la musique dans ces nouveaux lieux, le public se développe lui aussi. Les avancées dans le domaine de l’édition musicale et la naissance de la critique vont créer le musicien indépendant.
Partie 2
L’année 1781 est une année qui marque le début de l’apogée du style classique, on voit naître des œuvres musicales majeures comme L’enlèvement au Sérail de Mozart, les six quatuors à cordes d’Haydn op.33. L’idéal recherché est la simplicité, le ton est plutôt gai, naturel, on ne veut surtout pas tomber dans quelques chose de pathétique, c’est l’harmonie qui domine. C’est un équilibre parfait entre esprit et sentiment.
Par classique on évoque l’époque et le style de trois compositeurs viennois majeurs (1ère école viennoise) :
Cliquez sur les images pour accéder aux articles détaillant la vie de ces trois compositeurs.
Dans leur musique, la mélodie doit avoir le rôle principal, elle doit dominer, les autres voix accompagnent. C’est un changement catégorique par rapport à l’époque baroque durant laquelle il fallait que les voix aient toutes une importance à peu près égale. La mélodie devient donc une phrase assez courte, qu’on distingue très facilement, bien articulée. Généralement elle s’organise en nombre de 8 mesures, le plus souvent avec un antécédent de 4 mesures qui se termine par une virgule (demi-cadence) et un conséquent de 4 mesures qui se termine par un point (cadence parfaite). Cette organisation s’appelle la carrure. Le rythme contraste les différents motifs, il organise la phrase musicale tout comme l’harmonie qui joue sur deux degrés fondamentaux, la tonique (I) et la dominante (V). Les compositeurs délaissent petit à petit la basse continue qui était fondamentale durant la période baroque, elle fait trop d’ombre à la mélodie. L’accompagnement se fait sous forme d’accords.
Partie 3
D’autres compositeurs ont leur importance durant cette période :
Christoph Willibald Gluck (1714 – 1787), compositeur allemand, apporta beaucoup au genre de l’opéra.
Carl Philipp Emanuel Bach (1714 – 1788), compositeur allemand, fils de Jean-Sébastien Bach qui fit la transition entre la musique baroque de son père et la musique classique de Mozart et Haydn.
Luigi Boccherini (1743 – 1805), grand violoncelliste et compositeur italien. Il est très connu pour sa musique de chambre pour cordes. Il vivra une partie de sa vie en Espagne, la culture espagnole aura beaucoup d’influence sur sa musique.
Muzio Clementi (1752 – 1832) est un compositeur Italien. C’est le premier compositeur à écrire autant d’œuvres pour piano, il fait la liaison entre Scarlatti résolument baroque et Beethoven.
L’école de Mannheim
L’école de Mannheim est née à Mannheim en Allemagne, à la cour de Carl Theodor, prince mécène. Il est passionné de musique et est lui-même instrumentiste. Il dispose d’un ensemble de musiciens et chanteurs conséquent. De 1745 à 1757 c’est J.Stamitz qui dirige cet orchestre. C’est un excellent violoniste, il va hisser l’orchestre de la cour à un très haut niveau, ce sera un des meilleurs orchestre d’Europe à cette époque.
Il y a une envie de contraste : contraste entre les différentes familles de l’orchestre, contraste de nuances avec un goût prononcé pour les crescendo et decrescendo, contraste au niveau des tonalités…
Il y a également une envie d’utiliser les instruments différemment, l’alto joue désormais sa propre partie et ne double plus la basse, les vents ont parfois des interventions en tant que solistes, la basse continue disparaît et la clarinette rejoint les rangs de l’orchestre.
La musique instrumentale à une place de choix à Mannheim, on y compose surtout des symphonies, des concertos, des symphonies concertantes…
Cette école de Mannheim aura une grande influence sur les compositeurs de la période classique.




Article « Période Classique »
« ..Le XIIIe siècle c’est l’époque des lumières.. »
il faut évidemment corriger de soi-même, c’est le XVIIIe siècle.
Merci en tout cas pour cet article sur cette période qui a vu naitre les courants majeurs de la musique 🙂
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Oups ! Effectivement c’est une faute de frappe, merci pour votre remarque, je vais rectifier ça rapidement.
Bonne journée,
Anna
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